• Dossier Oradour

     Les dossiers d'Oradour-sur-glane

     

    Oradour-sur-Glane, 10 juin 1944

    La petite bourgade limousine fut le théâtre du plus grand massacre de population perpétré en France par les nazis pendant la deuxième guerre mondiale.

    Au repos autour de Bordeaux et de Montauban, la division SS Das Reich fait mouvement vers la Normandie et apprend le débarquement allié sur les plages normandes. Le repli s’accompagne de représailles sanglantes. Le 9 juin, 99 hommes sont pendus à Tulle. Le 10 juin, la colonne fait halte à Oradour-sur-Glane et impose au garde champêtre de rassembler toute la population, sans exception et sans délai, sur la place du Champ-de-Foire, munis de leurs papiers, pour une vérification d’identité.

    Les SS pénètrent dans toutes les maisons pour réunir tout le monde, même les personnes malades. Ils vont aussi chercher des habitants des hameaux voisins, les récalcitrants étant abattus.

    Les hommes sont regroupés dans des granges, des remises, des cours. Ils sont mitraillés. Les femmes et les enfants sont enfermés dans l’église qui prendra feu. Le massacre d’Oradour-sur-Glane aura fait 642 victimes, il aura choqué le monde entier.

    Oradour-sur-Glane : les faits du 10/6/44

     Archive vidéo du massacre d'Oradour, ina.fr


                  Sur les traces du massacre d'Oradour-sur-glane

                      


                      Un octogénaire inculpé en Allemagne pour le massacre d'Oradour-sur-Glane

     

    Werner C. est accusé d'avoir abattu à la mitrailleuse, avec un autre SS, 25 hommes rassemblés dans une grange. Les survivants avaient été achevés d'une balle de pistolet ou étaient morts dans l'incendie du bâtiment, auquel les soldats avaient ensuite mis le feu. Il est aussi soupçonné d'avoir monté la garde quelques minutes plus tard devant l'église où étaient rassemblés femmes et enfants, avant que l'édifice ne soit aussi incendié.


    Dans un article publié ce vendredi par Bild, Werner C. affirme au contraire qu'il a aidé deux femmes à échapper au massacre du 10 juin 1944.

     Au lendemain de son inculpation par le tribunal de Cologne pour sa participation au massacre d'Oradour-sur-Glane le 10 juin, le journal Bild a retrouvé jeudi Werner C. L'octogénaire était alors tout simplement en train de faire ses courses.

     Comme lors de ses interrogatoires par les enquêteurs allemands de l'Office central chargé d'enquêter sur les crimes nazis, l'ancien SS a nié avoir pris part à la tuerie. "J'y étais (mais) je n'ai pas tiré un seul coup de  feu", explique-t-il au quotidien, le plus d'Allemagne.

    Au contraire, il affirme "avoir sauvé la vie de deux femmes". " Quand tous les villageois ont été rassemblés sur la place du marché, elles sortaient de la forêt. Je leur ai crié de déguerpir, de retourner dans la forêt. C'est ce qu'elles ont fait", lance celui qui avait 19 ans à l'époque des faits.

    "Personne ne veut avoir tiré"
     

    Ce démenti  laisse de marbre son principal accusateur, Andreas Brendel, le procureur général de l'Office central. "Nous avons d'autres informations. Aucun des coupables n'a jamais avoué avoir tué un seul homme. Personne ne veut avoir tiré", explique-t-il à Bild.

     


     

                 "Les cris, je les entendrai toujours"

     

    Werner C., ex-SS accusé d'avoir participé au massacre d'Oradour-sur-Glane en juin 1940, comparaîtra prochainement devant la justice allemande. Soixante-dix ans après les faits, il témoigne en exclusivité sur BFMTV. Il affirme "ne pas avoir tiré" mais "avoir été torturé toute sa vie" par ce souvenir.

     A l'époque il n'avait que 19 ans. Werner C., 88 ans aujourd'hui, charpentier à la retraite, est le dernier Waffen SS encore vivant à avoir participé au massacre d'Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1940, où 642 hommes, femmes et enfants ont été brûlés dans leur église. Inculpé par la justice allemande en janvier dernier, son procès devrait bientôt se tenir. Depuis Cologne, où il réside, il s'est confié sur BFMTV. "Je suis terriblement désolé de ce qui s'est passé. Je suis horrifié", affirme le viel homme. 


    "Il y a eu une détonation dans l'église, je l'ai entendue de là où j'étais, près des camions, explique-t-il (...) Nous, on était en bas près des véhicules. Ça a explosé, et c'est alors qu'on a entendu les cris des femmes et des enfants (...) C'est tellement effroyable, vous ne pouvez pas imaginer. Nos supérieurs étaient tellement stupides... Et on ne pouvait rien faire contre. Les soldats étaient tous obligés de tirer... Moi, Dieu merci, je n'ai pas eu à tirer une seule fois, parce que j'étais à distance (...)."Pauvres gens ! Nous, dans le camion, quand on est repartis, on n'osait plus se regarder. Personne n'a dit le moindre mot."

    "Je n'ai jamais pu oublier que les Allemands ont pu faire une telle chose"

    Soixante-dix ans plus tard, il affirme être toujours rongé par ce qui ce qui s'est passé : "de toute ma vie, je n'ai jamais cessé d'y penser. Cet Oradour, ça m'a torturé pendant toutes ces années (...) Les cris des femmes qui sortaient.... ça n'a pas cessé de me transpercer. C'est terrible. Presque chaque soir, en allant au lit, je me suis endormi en pensant à Oradour. Et le jour suivant, ça n'allait pas mieux. Je n'ai jamais pu oublier que les Allemands ont pu faire une telle chose, j'ai eu honte pour l'Allemagne.

    Au sujet de son procès, il prévient : "J'accepterais. Je ne ferais pas appel". Mais il ne comprend pas ce qu'a fait la justice allemande pendant toutes ces années. "Pendant des années ils n'ont rien fait, et maintenant ils ont réussi à attraper le dernier idiot qui reste, qui n'aurait, concrètement, que pu exécuter des ordres, maintenant ils s'en prennent à lui... à eux de se justifier avec ça, moi peu m'importe. En réalité, je suis maintenant heureux qu'on en arrive aux faits, comme ça je pourrais enfin tirer un trait sur Oradour. De toute façon les cris, je les entendrai toujours en me réveillant la nuit, et je me dirai encore 'oh mon Dieu, tu dois encore entendre cette horreur'."

     Réactions partagées parmi les proches des victimes 

    C'est un témoignage qui apporte du réconfort pour Claude Milor, président de l'association des familles de victimes d'Oradour-sur-Glane. "C'est le témoignage d'un vieux monsieur plein de remords et de compassion", ce qui change de ce qui a pu être entendu au procès qui s'est tenu à Berlin. "C'est réconfortant pour les familles des martyrs", a-t-il estimé.  

    Un avis que ne partage pas vraiment Robert Hebras, survivant du massacre dans lequel il a perdu sa mère, ses soeurs et ses amis. "C'est encore un témoignage où la personne en question n'a rien fait, confie-t-il également sur BFMTV. Il ne sait pas comment les 642 victimes sont mortes à Oradour. Il n'a même pas un mot d'excuse. C'est lui qui a souffert le plus", s'insurge le rescapé. "Je ne souhaite pas spécialement qu'il soit condamné. Ce que je souhaite c'est qu'il dise la vérité", poursuit-il, "le sujet est de savoir à Oradour qui a fait quoi". Avant de conclure : "Je suis prêt au dialogue mais pas à lui serrer la main". Allusion faite à la poignée de mains historique de 1984 entre François Mitterrand et Helmut Khol pour sceller la réconciliation entre  les deux peuples.


    Témoignage: " ce soldat allemand m'a sauvé la vie d'un geste de la main"
    Les télévisions françaises ont ravivé lundi la mémoire douloureuse de la tuerie d’Oradour, 642 assassinats dans la seule journée du 10 juin 1944. Sur les écrans, on découvre la tentative de repentance du Waffen SS Werner, inculpé par les tribunaux de son pays pour sa participation au drame. Werner plaide sur BFM TV : «Moi, Dieu merci, je n’ai pas eu à tirer une seule fois parce que j’étais à distance. Juste avant, j’avais empêché un jeune garçon d’entrer dans le village. Mes supérieurs voulaient me punir pour ça». Nous avons retrouvé ce «jeune garçon». Il a aujourd’hui 88 ans et vit à Lille. Ouvrant pour la première fois publiquement son coeur et sa mémoire.
     

     


                  Comment sauver la mémoire d'Oradour-sur-Glane

                      

     Pour en savoir plus sur Oradour-sur-Glane

                  Site de la ville: la mémoire d'Oradour-sur-Glane

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