• Oeuvres volées ça n'en fini plus!

    Découverte de 60 nouvelles œuvres volées par les nazis, ça n'en finit plus!

    Nouvelle découverte chez Cornelius Gurlitt, l'octogénaire allemand chez qui ont été retrouvées quantité d'œuvres d'art, probablement en partie volées à des juifs sous le nazisme. Au « trésor nazi » révélé en novembre, viennent ainsi s'ajouter soixante nouvelles œuvres, dont des Monet, Renoir, Manet ainsi qu'un dessin de Picasso, a annoncé le porte-parole de M. Gurlitt, Stephan Holzinger, mardi 11 février.

    Cette fois, les œuvres étaient entreposées dans une autre maison, à Salzbourg, en Autriche. Il y a quelques jours à peine, ce dernier avait fait savoir qu'il était prêt à « regarder » ce que demandaient les anciens propriétaires et qu'il souhaitait « une solution juste et équitable ». 

    Des experts engagés par Cornelius Gurlitt examinent s'il pourrait s'agir d'œuvres éventuellement volées sous le nazisme. « D'après un premier état des lieux, un tel soupçon ne s'est pas vérifié », a affirmé M. Holzinger.

    Cornelius Gurlitt, âgé de 81 ans, fils d'un marchand d'art au passé trouble sous le Troisième Reich, était apparu sur le devant de la scène en novembre dernier quand fut révélé que plus de mille quatre cents œuvres de maître avaient été retrouvées dans son appartement munichois en 2012. Soupçonné de fraude fiscale et de recel, il a été laissé en liberté mais fait l'objet d'une enquête judiciaire.

     

    Tableaux pillés par les nazis : Cornelius Gurlitt se dévoile

    Il y a deux semaines, personne ne le connaissait. Aujourd'hui, il fait la "une" du Spiegel (du 18 novembre). Cornelius Gurlitt, cet octogénaire allemand chez qui l'on a retrouvé plus de 1 400 tableaux dont de nombreux chefs d'œuvre, est sorti de son silence. Durant trois jours, il a accepté d'être accompagné par un journaliste de l'hebdomadaire, à l'occasion d'une visite qu'il a effectuée chez son médecin, quelque part en Bavière.

    Ce fils d'un célèbre marchand d'art dans les années 1930, Hildebrand Gurlitt, est apparemment dépassé par ce qui lui arrive. Tout ce que demandait ce célibataire, qui n'a jamais utilisé Internet et ne regarde plus la télévision depuis la création de la deuxième chaîne, était de pouvoir rester seul avec ses tableaux, "l'amour de sa vie". Des Matisse, Delacroix, Chagall, Otto Dix…Des œuvres évaluées, selon certains, à un milliard d'euros.

    "ILS AURAIENT PU ATTENDRE QUE JE SOIS MORT"

    Cornelius Gurlitt a vécu la perquisition de son domicile munichois en février 2012 – une trentaine d'enquêteurs durant quatre jours – comme un traumatisme. "La disparition de mes tableaux a été plus douloureuse" que la disparition de son père, de sa mère ou de sa sœur morte d'un cancer. Il en veut aux fonctionnaires : "Ils auraient pu attendre que je sois mort." Pour lui, pas de doute. Ses tableaux lui appartiennent et il entend les récupérer, même s'il n'a pas encore pris d'avocat."Je ne rendrai rien volontairement, rien, rien", dit-il.

    Alors que la justice allemande soupçonne son père d'avoir profité de ses bonnes relations avec le régime nazi pour s'emparer à bon compte de tableaux appartenant à des familles juives aux abois et d'avoir par ailleurs acquis des tableaux considérés comme appartenant à l'"art dégénéré" par les nazis, Cornelius Gurlitt a évidemment une toute autre image de son père : celle d'un héros qui a coopéré avec les nazis uniquement pour sauver des tableaux de la destruction. Il affirme qu'en 1945, il a aidé son père à embarquer les tableaux dans un camion alors que les troupes soviétiques approchaient de la ville.

    Cet homme qui ne vit seul que depuis la mort de sa mère s'en veut de ne pas avoir pu sauver aujourd'hui les tableaux de mains des "étrangers", comme il appelle les fonctionnaires des douanes venus effectuer la saisie. "Je ne suis pas aussi courageux que mon père. Il a vécu et s'est battu pour l'art. Le procureur doit réhabiliter le réputation de mon père." Pour le moment, le procureur en charge de l'affaire n'a retenu aucune charge contre Cornelius Gurlitt. Celui-ci n'est soupçonné que de fraude fiscale. Le gouvernement allemand, qui a affirmé vouloir accélérer les recherches des ayants-droit sur ce "trésor nazi" découvert en Allemagne, après l'appel lancé par le président du Congrès juif mondial pour la publication d'un inventaire des tableaux, va publier sur Internet, dans les prochains jours, des photos de 590 œuvres de la collection Gurlitt.

     

    Le destin des tableaux pillés par les nazis retrouvés à Munich

     


    Echantillons des tableaux pillés par les nazis, le monde.fr

     

    Mardi 5 novembre, le procureur général du parquet d'Augsburg (Bavière), Reinhard Nemetz, a donné une conférence de presse en compagnie d'une experte, Meike Hoffmann, historienne de l'art de l'université de Berlin. En fait, il s'agit de 1 406 œuvres (des dessins, des aquarelles, des lithographies...), dont 121 sont encadrées. Parmi celles-ci, des Picasso, Chagall, Renoir, Toulouse-Lautrec,Courbet, Matisse, Macke, Dix, Liebermann...

     

    Selon Mme Hoffmann figurent dans ce trésor un autoportrait d'Otto Dix et un tableau de Chagall datant du milieu des années 1920, dont on ignorait l'existence. Le plus ancien de ces tableaux date du XVIe siècle. Un certains nombres remonte au XIXe siècle. Il ne s'agit donc pas uniquement d'œuvres modernes, et sans doute pas uniquement non plus d'œuvres saisies par les nazis, qui les jugeaient symptomatiques de "l'art dégénéré". Si Focus estimait leur valeur globale à 1 milliard d'euros, le procureur s'est simplement contenté d'indiquer que leur "valeur théorique ne saurait être surestimée".

     

    Ces œuvres sont cependant d'une "qualité extraordinaire", selon Meike Hoffmann. La découverte, qualifiée de "sensationnelle" par la presse allemande, remonte au 28 février 2012, et non à 2011, comme l'affirmait Focus. C'est ce jour-là que les douanes ont perquisitionné l'appartement de Cornelius Gurlitt, né en décembre 1933, qui avait été contrôlé en septembre 2010 dans un train vers la Suisse, avec 9 000 euros en liquide. Bien que cela n'ait rien d'illégal (les sommes en liquide doivent être déclarées à partir de 10 000 euros), les douaniers cherchent des renseignements sur ce paisible retraité et s'aperçoivent qu'il n'est inscrit dans aucune localité, ne dispose d'aucun numéro fiscal, ne paie pas de cotisations sociales et ne reçoit aucune retraite.

     

    DES ŒUVRES VOLÉES PAR LES NAZIS À DES FAMILLES JUIVES

     

    Il se dit domicilié à Salzbourg, mais c'est à Munich qu'on retrouve sa trace dans un appartement rempli de détritus, de boîtes de conserve parfois périmées depuis trente ans et de chefs d'œuvre que les douaniers mettront trois jours à déménager. Ceux-ci se trouvent encore aujourd'hui dans un endroit tenu secret. Comment Cornelius Gurlitt a-t-il pu posséder un tel trésor ? Grâce à son père Hildebrand Gurlitt, grand collectionneur d'art qui avait aidé les nazis à vendre des œuvres volées à des familles juives.

    Un officier britannique à la recherche d'œuvres d'art confisquées par les nazis dans un manoir de Westphalie, peu après la seconde guerre mondiale.

    Un officier britannique à la recherche d'œuvres d'art confisquées par les nazis dans un manoir de Westphalie, peu après la seconde guerre mondiale. | AFP/HOLOCAUST EDUCATIONAL TRUST

    Après la guerre, Hildebrand Gurlitt, qui avait lui-même des ascendants juifs, parvint à travailler quelques années aux beaux-arts de Düsseldorf avant de mourir dans un accident de la route en 1956. Il avait toujours affirmé que ses tableaux avaient disparu dans l'incendie qui a ravagé Dresde en février 1945.

    Certains, notamment l'expert Peter Raue, jugent "scandaleux" que l'Etat allemand n'ait pas plus tôt révélé cette découverte extraordinaire. Selon lui, ces œuvres auraient dû rapidement être exposées sur Internet pour que leurs propriétaires légitimes puissent les réclamer. Ce n'est pas ce qui va être fait. Mardi, le procureur général a indiqué qu'elles ne seraient pas exposées car cela pourrait, selon lui, être contraire à l'intérêt des propriétaires.

    Pour Mme Hoffmann, "les recherches sur l'origine des œuvres sont complexes et prennent beaucoup de temps". Les experts n'excluent pas que Cornelius Gurlitt possède encore d'autres tableaux précieusement conservés dans un endroit connu de lui seul. Au fait, où se trouve à présent l'octogénaire ? Nul ne semble lesavoir.

    Cornelius Gurlitt, qui dispose d'un passeport allemand et d'un passeport autrichien, ne fait pas l'objet d'un mandat d'arrêt. Il est pour le moment simplement soupçonné de fraude fiscale, mais les autorités allemandes ne sont pas en contact avec lui et n'auraient pas demandé à l'Autriche de participer à sa recherche.

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