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Parc de la Suisse Saxonne
Le parc national de la Suisse Saxonne se situe dans le Sud-Est de la Saxe.
Ce site devenu parc national en 1990 bénéficie d'un statut de protection très stricte.
La superficie de ce parc est de 36 000 hectares, ce qui assure une préservation du massif de l'Elbsandsteingebirge, façonné par l'Elbe.
Ces deux facteurs, protection et superficie, assurent une diversité surprenante de la faune et de la flore.
Ce parc a été de par sa splendeur, une source d'inspiration pour bien des artistes que ce soient des peintres, musiciens, écrivains, tous ont été inspirés par le romantisme de ces lieux. Un des plus connus est le peintre Caspar David Friedrich.
Aujourd'hui il est possible de suivre leurs pas en prenant le " sentier des peintres " qui amène sur 112 km, à visiter les lieux jadis fréquentés par ces artistes.
Météo Dresde © meteocity.comLe Bastion, Bastei en allemand, est la porte emblématique de la Suisse Saxonne, elle culmine à 200 mètres au dessus de l'Elbe. Il est le site le plus visité de ce parc naturel, ceci n'a rien d'étonnant car de cet endroit un magnifique panorama sur la vallée de l'Elbe s'offre aux visiteurs.
Nous commencerons la visite du parc de la Suisse Saxonne en hiver , avec ici la vue du Bastei, sous la neige, à cette période de l'année ce site célèbre est désert, pourtant dans les gorges l'hiver n'a rien d'une morne saison, il y règne à cette pèriode une clarté inhabituelle.
Les aiguilles et les pics ont conservé leurs formes naturelles, le gel et le vent, le soleil et la pluie, modèlent continuellement le massif de l'Elbesandstein.
De profonds canyons se sont creusés dans des sédiments marins vieux de millions d'années. L'hiver la rivière gèle rarement et est donc extrêmement appréciée de certains hôtes.
Les simples plongeurs ou Passereaux sont les seuls à avoir développé des moeurs aquatiques, ils ne craignent donc pas la faim en hiver car la rivière regorge de nourriture, dont eux seuls peuvent profiter. Ils se partagent la rivière, chaque mâle ayant un territoire jalousement surveillé, ils se battront pour les meilleurs sites à insectes, mais aussi les femelles. Les femelles quant à elles sont autorisées à pêcher où elles le désirent.
Ce sont les vents d'Ouest de l'Atlantique qui recouvrent les sommets de neige fraîche. Malgré cette période hivernale, la faune n'en reste pas moins exceptionnelle.
La présence du chamois dans ce parc est très inhabituelle, d'autant plus qu'ils sont présents dans le massif de l'Elbesandstein au coeur des forêts de hêtres. Ils ont été introduit au siècle dernier pour embellir les pentes des montagnes comme tous les chamois du monde, mais ils ont compris d'instinct que ces montagnes n'étaient pas faites pour eux, trop arides, trop abruptes, trop pauvres en nourriture. La hêtrais un étage plus bas est plus intéressante, les feuilles sèches constituants un foin très nourrissant et très accessible, même en cas de neige. Les chamois saxons sont devenus une espèce forestière.
Le laireau quant à lui profite de l'hiver pour hiberner, il se réveillera de temps à autre pour augmenter son rythme cardiaque, en une heure son coeur bat à plus de 200 pulsations par minute, puis s'endormira de nouveau en attendant l'arrivée du printemps.
Le pic noir ne se trouve jamais dépourvu même en hiver grâce à son bec très long et pointu, celui-ci lui permet de casser l'écorce des arbres et ainsi, une fois l'arbre mis à nu, manger tous les insectes présents dans l'épicéa.
Le grimpereau profite alors de cette opportunité pour se nourrir de petits insectes que le pic noir aurait laissé. N'étant pas doté de bec ou de meurs aquatique comme le passereau, il serait pour lui très difficile de survivre en hiver sans l'aide du pic noir, Bien que celui-ci n'apprécie pas vraiment la présence d'un autre autour de son garde manger.
Avec l'arrivée du printemps le paysage se transforme peu à peu.
Le soleil chasse l'humidité des gorges .La vapeur monte et se dissipe au dessus des pics rocheux.
Derrière la vallée de l'Elbe embrumée se profile un paysage métamorphosé.
Le paysage est en constante évolution, car les éléments sculptent inlassablement la roche, la polissent, la coupent et la fendent.
Le Schrammstein, dans la partie sud de la Suisse Saxonne, offre l'un des spectacles les plus caractéristiques et impressionnants du parc, des tours rocheuses irrégulières, dressées les unes à côté des autres, comme une forteresse imprenable défendant les tranquilles paysages verdoyants des forêts et des prés.
Ces falaises longes les rives de l'Elbe jusqu'en République Tchèque, dans la Suisse de bohème. De ce site est issu le gré qui a jadis servi à la construction des édifices baroques de Dresde.
Avec la fonte des neiges, l'eau s'écoule au fond des gorges, le printemps à transformé le paysage, les arbres portent un épais feuillage, il fait plus sombre qu'en hiver.
Au pied des cascades, humidité, obscurité et absence de vent, font l'habitat rêvé pour les salamandres tachetés.
Ce climat particulier est propice à la reproduction d'une relique de l'ère glaciaire, la pensée à deux fleurs. En Allemagne elle n'est présente que sur quelques mètres carrés et exclusivement dans cette gorge de la suisse saxonne.
Au bord de la rivière les lichens jaunes poudrés tapissent les parois grèseuses, à la manière de peintures rupestres.
A cette période de l'année le simple plongeur ou passereau vient d'avoir ses petits.
Il pêche sans relâche pour nourrir ces petits becs affamés.
Ses petits se sont risqués à sortir du nid perché au dessus de la rivière, une petite boule de mousse dans les roches à la manière d'une habitation troglodyte.
Les rideaux d'eau des cascades n'arrêtent pas les parents, et exploitent ainsi une niche alimentaire sans concurrence.
Encouragés par leurs parents et récompensés pour leur courage, ce n'est tout de même pas sans risques que les petits se sont glissés en dehors du nid, une récente averse à accélérée le débit de l'eau, d'ordinaire si paisible.
Les laireaux sont sortis de leur hibernation, les nuits étant de plus en plus courtes, ils s'affairent à trouver activement de la nourriture dans les moindre fissures des roches. Ils ne sont réveillés que 6 mois par an et doivent donc se constituer une épaisse couche de graisse avant la prochaine hibernation. Pour assimiler des protéines, rien de mieux que les limaces qui ne sont prisées par aucun autre animal. Mais le laireau en tournant la limace à toute vitesse entre ses pattes parvient à retirer le mucus et ainsi profiter de cette source de protéines.
La brume s'élève le long des pics rocheux.
Le nid des cigognes n'est pas moins pittoresque. Dans le massif de l'Elbesandstein la cigogne noire niche exceptionnellement dans les falaises.
Le couple utilise le même nid plusieurs années dessuite. Les parents se relaient afin de ne pas laisser le nid sans surveillance pour aller chercher de la nourriture.
Lors des pluies, afin que les petits ne meurent pas d'hypothermie l'adulte les protège avec son corps en se mettant au dessus d'eux.
Dans les falaises du parc nichent également de nombreuses autres espèces d'oiseaux:
Les corniches supérieures font le bonheur des faucons pèlerins. Les pins et les infractuosités offrent des lieux abrités idéals pour nicher.
Après leur extinction en 1970, les faucons ont étaient réintroduit en 1990 dans le parc de la Suisse Saxonne
Le nid est aménagé comme un balcon, on entre et on sort librement. Les faucons ont leurs petits tôt dans l'année, et les nourrissent essentiellement de pigeons et de petits passereaux. A cet âge les petits reçoivent des morceaux soigneusement découpés. L'autre adulte s'occupe de sa proie sur son lardoir afin de ne pas souiller le nid, une fois l'animal dépecé la relève s'accompagne de puissants cris de contact.
Dans les forêts du massif de l'Elbesandstein les mésanges noires élèvent leur couvée dans des cavités rocheuses.
La mésange noire est en alerte, elle ne doit cesser de nourrir ses petits, mais le danger est présent, une chevéchette d'Europe, une des plus petite espèce de chouette, surveille les mésanges noires.
Les chevéchettes sont particulièrement actives au crépuscule, mais chassent également le jour.
Dans le couple, le mâle chasse et la femelle donne la becquée. Le mâle déplume sa proie dans un premier temps afin de pouvoir passer l'animal dans le trou du nid, celui ci étant à peine assez grand pour la chevéchette.
Sur les arrêtes rocheuses l'humus ne peut pas se former. Seuls les pins parviennent à s'implanter, des arbres petits mais très vieux comme des Bonsaïs naturels. Ces pinèdes reliques constituent le milieu forestier le plus extrême en Allemagne, elles symbolisent la vitalité et la capacité d'adaptation d'un arbre ordinaire.
L'automne commence à s'installer sur le massif de l'Elbesandstein, à cette époque de l'année, les jeunes faucons pèlerins ont grandit et ont quitté le nid, ils récupèrent maintenant leur nourriture directement sur le lardoir parental, qu'ils se partageront équitablement.
Les bébés cigognes ont également grandit, mais n'ont bien sûr pas atteint leur taille d'adulte, leur bec n'est pas encore coloré de rouge, mais le duvet blanc disparaît peu à peu.
Le matin est le moment idéal pour faire une toilette approfondie, chez les cigognes noires, le blanc est banni, ils s'enlèveront jusqu'au moindre petit duvet juvénile blanc. Une toilette faite à la hâte ne fera qu'ébouriffer les plumes,et s'attaquent donc à une toilette très minutieuse.
Avec l'automne les paysages se transforment de nouveaux et le brouillard reprend ses droits.
Durand des millions d'années l'eau, le vent et l'érosion ont rongé les montagnes pour ne laisser aujourd'hui que les vestiges d'un plateau de sédiments marins autrefois immense.
Notre voyage dans le massif de l'Elbesandstein touche à sa fin, profitons une dernière fois de ces vus panoramiques sur le parc, afin de prendre conscience en toute humilité de la grandeur et de la beauté des paysages.
Source: cet article est tiré d'un magnifique reportage arte sur la Suisse Saxonne.
Pour la prolongation de notre voyage, voici la "visite guidée" du massif de l'Elbesandstein, pour 43 minutes d'émerveillement.
Tags : massif de l'Elbesandstein, parc national, Suisse Saxonne, faune, flore, photos, paysages, saisons
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