Dans les colonnes de l'hebdomadaire allemand Focus publié lundi dernier, Mustafa Öz, le vice-président de la section régionale du syndicat de la gastronomie NGG, a affirmé : "Si d'ici à la mi-septembre nous n'avançons pas, nous allons faire grève dans les boulangeries, et il y aura pénurie de bretzels et de petits pains à la Fête de la bière." Une déclaration lancée pour faire pression sur le patronat avec qui le syndicat est actuellement en pleines négociations salariales pour les 48 000 boulangères et boulangers de Bavière. Des négociations bien mal entamées pour le moment puisque la proposition du patronat est très éloignée de la hausse de 6.5% des salaires demandée par le syndicat.

Si les deux parties ne trouvent pas un compromis avant le 20 septembre, date d'inauguration de la 181ème Fête de la bière à Munich, les visiteurs pourraient bien  devoir se passer du bretzel en forme de nœud et des petits pains ronds dans lesquels sont traditionnellement glissées les saucisses. Selon le site officiel de la ville de Munich,en 2013, les 6.4 millions de visiteurs de cet événement ont consommé plus de 112.700 paires de saucisses.

Le maire de Munich, en Allemagne, a ouvert samedi l'Okotoberfest, réputée plus grande fête populaire du monde, en perçant comme le veut la tradition, un premier tonneau de bière. "O'Zapft is" ("le tonneau est percé" ou "elle - la bière - est tirée", en bavarois), a lancé le premier magistrat de la capitale bavaroise, Dieter Reiter, après avoir ouvert ce fût de 200 litres en quatre coups de marteau. Il a ensuite comme chaque année offert la première chope d'un litre, un "Mass", au chef du gouvernement régional de Bavière, Horst Seehofer.
 
Les quatorze tentes géantes installées sur la "Theresienwiese", la "prairie de Thérèse", dans le centre de la ville, se remplissaient rapidement samedi à la mi-journée, après que les fêtards eurent salué la parade des brasseurs, à travers la ville. Au son des fanfares, les chars des six brasseries munichoises (Augustiner, Hacker Pschorr, Hofbräu, Löwenbräu, Spaten et Paulaner), toutes fondées entre le 14e et le 16e siècle et seules habilitées à servir le houblon de la fête, ont été chaudement applaudies, malgré le temps pluvieux.
 
"Nous allons regarder la parade et après on va essayer de faire un tour dans les tentes", confiait, joyeuse, Moran Chan, 26 ans, originaire de Hong Kong et qui vit à Berlin. "L'Oktoberfest est vraiment célèbre, tout le monde connaît dans le monde entier, maintenant je vais pouvoir dire à mes amis que j'y ai été", a-t-elle ajouté. Pour Johanna Kriessl, 53 ans, Francfortoise installée depuis huit ans à Munich, le "programme du jour, c'est un Mass, un Hendl (un demi-poulet) et retour à la maison". Ce qu'elle aime dans cette fête, c'est son "atmosphère super et si sympa" et la "tradition du tracht (le costume bavarois)".
 
Parmi les milliers de personnes qui se pressaient vers le lieu de la fête, très nombreux étaient ceux qui portaient la culotte de peau (Lederhose) pour les hommes, et la Dirndl, robe à corset flattant la poitrine, pour les femmes. Quelque 6 millions de personnes sont attendues pendant les 16 jours de cette 181e édition de l'Oktoberfest. L'an passé près de 6,7 millions de litres de bières avaient été bus pendant les festivités.